Tableau de bord

L'UMP vient de faire oeuvre utile en publiant sur son site un tableau de bord de la réforme.

Il faut relire le discours de politique générale de F. Fillon, remarquable par sa sobriété et son engagement sur des résultats chiffrés (1 point de croisance supplémentaire, 5% de chômage, vers le zéro déficit,...). On est loin des grandes phrases creuses villepinesques et des envolées lyriques de ses prédecesseurs.

Le tandem Sarkozy-Fillon a remisé au placard les phrases grandiloquentes, et donné un coup de jeune à la politique en s'engageant courageusement, comme tout bon manager, sur des résultats. 

Qui dit résultats dit indicateurs de performance, qu'il convient de mesurer avec des instruments adéquats. D'où la confection d'un tableau de bord.

Attention toutefois à ne pas avoir l'oeil rivé sur les cadrans en permanence, et à ne pas trépigner dès qu'une aiguille n'est pas au vert. 

On entend déja ça et là des déceptions. La "rupture" sarkozyste n'aurait pas eu lieu. Trop de compromis seraient faits avec les corporatismes : la loi sur les universités aurait renoncé à la sélection, la loi sur le service minimum serait un leurre politico- médiatique, la loi TEPA ne serait pas l'électrochoc escompté, et le budget 2008 présenté au Parlement avec 40 Mds de déficits serait très mitterrando-chiraquien. Le Président ne vient-il pas de dire à la Cour des comptes qu'il ne veut pas d'austérité ?

L'heure n'est pourtant pas au bilan. Loin de là. Car il n'est pas illégitime de réfléchir un peu avant d'agir...

L'heure est encore à la réflexion, avec d'une part les multiples comités et commissions (Balladur, Attalli,...) d'experts chargés de proposer très concrètement les pistes d'action, et d'autre part la peu médiatique mais très importante RGPP (revue générale des politiques publiques) qui pourrait bien mettre l'Etat (intelligemment) au régime dès le printemps prochain.

Le mandat est de 5 ans. Pourquoi vouloir tout faire en 100 jours ?

"La rue", aussi brailleuse que minoritaire (cheminots, poignée d'étudiants endoctrinés, autres corporatismes) est en train de  montrer les dents ces temps-ci. C'est bien le signe que les choses commencent à bouger.

Le péché originel du tandem Chirac-Juppé fut de céder à la rue en décembre 1995 au lieu de défendre bec et ongle l'intérêt général. Le binôme Sarkozy-Fillon est déterminé à ne pas commettre la même erreur.

Si les aiguilles du tableau vont beaucoup trembler ce mois ci, n'y prêtons pas trop garde et soyons assurés qu'elles passeront au vert dans les cinq ans du mandat. Pilote et copilote en ont la volonté, l'énergie et le talent. 

Alors cap avec eux sur l'horizon ! 

Sébastien